Une fois la disponibilité accordée, je commence légèrement à paniquer! Que dois je faire en premier? Sautiller sur place en couinant de joie « je suis bientôt infirmière libéraleuh »? Trinquer au champagne avec mes amis et mes p(r)oches?
Bon… j’ai fait les deux… et ensuite, j’ai utilisé le joker « appel à une future associée ».
Ma future collègue m’a donc expliqué les démarches à faire devant une tasse de café. Elle m’a même fait une p’tite liste que je puisse cocher au fur et à mesure (j’adooore les to-do-lists).
J’ai commencé par imprimer le dossier pour l’Ordre Infirmier, puis je l’ai rempli, j’ai allègrement photocopié les justificatifs, et rempli en grommelant un chèque pour payer ma cotisation. Je me suis ensuite rendue dans le bureau de poste le plus proche de mon domicile pour envoyer le dit dossier en recommandé (toujours en grommelant).
Oui, je grommelle car ça me gave de devoir payer pour l’Ordre alors qu’il vacille, que tous les professionnels de santé ne le reconnaissent pas comme légitime… MAIS je me conforme à la loi (et je grommelle…).
Une fois le reçu de mon recommandé précieusement rangé dans mon porte feuille en guise de justificatif, j’attrape mon amant, alias mon téléphone chéri, et j’attaque les démarches pour de bon en téléphonant à l’ARS (agence régionale de santé).
J’ai eu une personne tout à fait charmante au bout du fil (et pourtant habituellement, l’Administration et moi, ça ne marche pas fort, j’ai le chic pour tomber sur des gens désagréables et/ou incompétents…). Là, j’ai eu une dame adorable, qui m’a donné les renseignements que je voulais (concernant notamment les démarches à faire, dans quel ordre les faire etc). Elle m’a de plus donné le numéro de téléphone de la personne de la CPAM qui s’occupe des installations des libéraux. Une perle, je vous le dis!
Je raccroche avec le sourire au lèvres, en me disant que ça commence vraiment bien.
Le lendemain, j’appelle donc la dame de la CPAM (un jour, un appel, telle est ma devise). Là, encore, je tombe sur une personne compétente et agréable! Je suis aux anges. Elle me donne, elle aussi, la marche à suivre, m’informe que je n’aurai pas à contacter l’URSSAF puisque c’est la CPAM qui s’en charge! Yeah! Elle me donne la liste des documents à fournir pour monter mon dossier et m’explique que je dois demander à mon employeur une attestation du nombre d’heures que j’ai travaillées durant les 6 dernières années. Fastoche!
Je raccroche donc, et j’appelle de suite l’administration de mon hôpital.
– Bonjour, je suis Christina, IDE chez vous dans tel service.
– oui, bonjour, que puis je pour vous?
– étant donné que je vous quitte pour me lancer en libéral, la CPAM me demande une attestation du nombre d’heures travaillées émanant de mon hôpital.
– … ouh laaaaaaaaaa… *profond soupir* je vais vous passer ma collègue car là… je ne sais pas.
petite musique d’attente assez agaçante
– Oui, allo?
– Bonjour madame, je suis Christina, IDE chez vous dans tel service. Je pars en libéral et la CPAM me demande une attestation du nombre d’heures travaillées émanant de mon hôpital.
– ah… *gros gros soupir bien désespéré* heu…heu… je vais prendre vos coordonnées et vous rappeler, ok?
– *voix dépitée* en fait, il s’agit juste de faire le total des heures qui sont notées sur tous mes bulletins de salaires depuis que je travaille chez vous en tant qu’infirmière, vous savez.
– ha? *voie ragaillardie* du coup, vous pouvez photocopier tous vos bulletins de salaires et les donner à la CPAM alors (genre faites moi pas chier et démerdez vous)
– *un poil agacée mais se contient* NON, la CPAM demande expressément une attestation de votre part (fais ton boulot connasse, c’est pas compliqué je viens de te dire comment faire).
– bon… je prends vos coordonnées et je vous rappelle dans la journée, ok?
Elle a bien pris mes coordonnées, je suis donc restée à moins de 52 cm de mon téléphone toute la journée (oui, même aux toilettes), idem le lendemain, idem le surlendemain… en vain! Cette connasse incompétente feignasse dame ne m’a pas rappelée…
Il ne me reste plus qu’à me déplacer à l’administration pour récupérer la dite attestation (que même un babouin saurait faire), sans me fâcher, sans péter des dents, en toute dignité donc!